Les sandales d'Antigone...
Aujourd'hui, lundi 10 avril, je vais chercher Papa. Il va reprendre le métropolitain pour la première fois depuis très longtemps. Un voeu s'impose comme lorsqu'autrefois on goûtait la première fraise de l'été. Les bourgeons sur le chataîgner annoncent le printemps. Le ciel est clair et le temps de saison. Comme les enfants qui chantent dans le noir pour faire taire la voix de la pensée terrifiée par l'imagination, je feins d'être brave.
Personne ne m'accompagne pour te sortir de là... Un petit souci administratif à l'entrée parce que quelqu'un d'autre devait venir, l'autorisation m'est donnée et finalement nous sortons. Un vigile à la sortie propose d'appeler un taxi : tu as l'air plus mal en point qu'en entrant à l'hopital... Paradoxe médical sans doute.
Tu renâcles à prendre le métro : l'odeur t'incommode même si tu n'en dis rien. Nous nous asseyons, silencieux et je me laisse bercer par le roulement de la rame. Quelquefois un grincement strident me sort de ma rêverie en violentant mes tympans. Je te sens maussade : ton silence a toujours été éloquent...